Un recul peut-il en cacher un autre? En annonçant jeudi renoncer à sa double rémunération, Henri Proglio, le nouveau patron d’EDF et toujours président du conseil d’administration de Veolia (ex-Générale des Eaux), pensait éteindre une polémique délicate pour l’Elysée. A deux mois des élections régionales et à quelques jours de sa prestation télévisée sur TF1, Nicolas Sarkozy avait tout à redouter d’une affaire dans laquelle, avec son consentement, les exigences pécuniaires d’un grand patron avaient prévalu sur les promesses de son gouvernement.
Or massif. De son côté, Henri Proglio préservait l'essentiel : de confortables émoluments chez EDF (1,6 million d'euros annuels) et une première loge chez Veolia, qui, même assumée bénévolement, l'autorise à conserver intacte la retraite- chapeau en or massif provisionnée pour lui par le groupe de distribution d'eau, à savoir 13,1 millions d'euros, selon son rapport annuel 2008.
Raté. Galvanisée par ce premier renoncement, l'opposition ne désarme plus. Objectif : obtenir que le patron d'EDF démissionne de la fonction qu'il occupe encore chez Veolia. «La double rémunération était insupportable, nous l'avons dénoncée et le gouvernement a dû renoncer, a indiqué le député PS Manuel Valls sur RMC et BFM-TV. La double fonction est tout à fait baroque.». C'est là paraphraser le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) : en novembre, Jean-Pierre Jouyet avait été un des rares à s'étonner publiquemen