Menu
Libération

Bas de gamme contre innovant

Article réservé aux abonnés
publié le 25 janvier 2010 à 0h00

Forces en présence : Quand on est un pays riche, et donc cher, il faut exceller pour squatter les hauteurs du négoce mondial. Si l'Allemagne vient de céder à la Chine sa place de premier exportateur mondial, la France encaisse un recul plus lourd de sa position. En cause : l'absence de spécialisation de son industrie, facteur clef de compétitivité. Certes l'Hexagone peut se targuer d'avoir quelques grands champions, dans l'aéronautique ou la pharmacie, qui innovent et sont leaders dans leur marché. Mais derrière ces têtes d'affiche, le reste est à la peine. «La France n'est pas mal spécialisée, elle n'est pas spécialisée», constate Gilles Leblanc, économiste à l'école des Mines.

Le pays est encore très présent sur des industries bas de gamme, où les entreprises se livrent une guerre des coûts. Difficile, dans ce domaine, de garder le cap quand on souffre d'un euro fort. A contrario, l'Allemagne s'est historiquement taillée une réputation dans le haut de gamme. Ce qui lui permet de vendre à l'étranger et au prix fort ses grosses berlines de luxe, Mercedes et autres Audi. Mais aussi sa chimie et ses machines-outils de renommée mondiale. «En France, on ne sort pas la même qualité de produits», confirme Gilles Leblanc. En cause, notamment, un effort d'innovation insuffisant. Henrik Uterwedde, directeur adjoint de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg, analyse l'écart entre les deux pays: «Le high-tech a trop longtemps