Forces en présence : Ça revient comme une rengaine à chaque fois qu'on tire le portrait de l'industrie France. Les entreprises hexagonales sont trop petites et font pâle figure face au modèle d'outre-Rhin fondé sur les grosses PME, ce «Mittelstand» qui assure 40% des exportations et agit comme un élixir de croissance. L'Allemagne compte trois fois plus d'entreprises de 250 à 1 000 salariés que la France.
«Depuis dix ans, vous déplorez le manque de PME fortes à l'allemande, note Henrik Uterwedde, directeur-adjoint de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg. C'est le revers des Trente Glorieuses, quand l'Etat a poussé des grandes entreprises comme Renault ou EDF. Vous avez modernisé votre économie avec une politique de grands champions au détriment des petites et moyennes entreprises.» Or ce sont précisément ces entreprises qui génèrent des emplois.
Verdict : Entre 1985 et 2000, en France, les PME ont créé 1,8 million d'emplois pendant que les grands groupes en détruisaient 263 000. La petite taille des entreprises françaises pénalise les exportations (5% des PME exportent, contre 10% Outre-Rhin) et l'innovation. «Même si la France forme de bons ingénieurs, il faut avoir une certaine taille pour que la dépense en recherche et développement [R&D] ait un sens», note Gilles Leblanc, de l'école des Mines. En 2008, en France, les entreprises ont dépensé 1,3% du PIB en R&D, contre 1,8% en Allemagne. «Face à la