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Libération

Le fossé entre discours et politique industrielle

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publié le 25 janvier 2010 à 0h00

Forces en présence : Pendant que la France se gargarise de signaux politiques (le rapport Attali, le grand emprunt…), l'Allemagne fait du concret. «Il y a une tradition industrielle allemande plus forte», estime Henrik Uterwedde. Et d'analyser : «L'Allemagne refuse la notion de politique industrielle parce qu'elle la pratique sans le dire. Il y a un consensus, le gouvernement laisse faire les grandes entreprises et les grandes fédérations industrielles.»

Même constat du côté de Gilles Leblanc, de l'école des Mines : «En France nous n'avons pas cette vision partagée par l'opinion, les entreprises, le politique, que l'industrie est importante. Nous avons les discours récurrents mais sans forcément les mesures derrière.» De là à dire que la France a négligé ses usines, il n'y a qu'un pas, que Jean-Louis Levet, directeur général de l'Ires (Institut de recherches économiques et sociales), franchit. L'industrie a été marginalisée dans l'action publique depuis trente ans : «Dans les années 80, on nous a expliqué que l'avenir était dans les services, dans la société post-industrielle. Dans les années 90, c'était la mode de la nouvelle économie avec Internet et la finance comme principaux leviers de croissance. Au début des années 2000, c'était l'idée d'une entreprise sans usine, les cerveaux en Europe et les jambes en Chine.»

Verdict :La France se désindustrialise. Une balance commerciale industrielle déficitaire de