«Je suis déçu. Peut-être qu'en m'inscrivant en master à l'université Paris-Dauphine, je me suis trompé de filière. Mais tout de même. Je n'imaginais pas avoir des cours aussi formatés, sur la libéralisation financière par exemple, comme si rien ne s'était passé et que les certitudes sur les bienfaits du marché restaient les mêmes» : Aurélien, 22 ans, en première année de master d'économie, estime que la crise aurait dû bousculer la manière d'enseigner l'économie.
Guillaume, son ami, 21 ans, a un raisonnement très différent. Question de personnalité sans doute - il est davantage tourné vers le concret - mais pas seulement. Il a une vision plus utilitariste de ses études et surtout pour lui, la crise est un accident de parcours, une fatalité amenée à se reproduire. Après une licence d'économie à la Sorbonne, il a rejoint en seconde année l'Edhec, une école de commerce où l'on n'apprend pas à révolutionner le monde. «Ça me convient parfaitement. J'aurai un métier dans le marketing, comme chef de produit, qui me protégera contre la crise, car il y en aura d'autres. C'était l'un des buts.»
La crise économique a incontestablement eu un impact sur le choix des étudiants, anxieux devant un marché du travail qui se rétracte. Elle a aussi suscité de nombreuses interrogations sur les formations elles-mêmes. Quelles leçons en tirer pour préparer les dirigeants des banques et des entreprises, les cadres financiers et autres managers à mieux réagir, voire à prévenir le cha