Il affichait un air détendu, samedi après-midi dans son bureau, recevant ses visiteurs en jeans et bras de chemise comme le notait hier le Journal du Dimanche, et préparant les nominations qu'il compte annoncer cette semaine à la tête d'EDF. Mais Henri Proglio doit être un peu crispé aujourd'hui, à quelques heures de l'intervention du chef de l'Etat sur TF1 (lire pages 2 à 4). Car sa décision d'abandonner le salaire qui allait avec sa double casquette (patron d'EDF et de Veolia), loin d'avoir éteint le feu qui couvait, semble au contraire attiser la polémique sur les conditions de sa nomination. Comme si, les digues étant ouvertes, le flot des critiques pouvait se déverser enfin. En témoignent les déclarations de la ministre de l'Economie qui, hier sur France 2, a semblé lâcherdéfinitivement celui qu'elle a toujours critiqué en privé. Certes, on peut imaginer que Christine Lagarde prenne un certain plaisir à enfoncer un patron dont la nomination a été décidée au plus haut niveau de l'Etat, contre son propre avis, mais la locataire de Bercy n'est habituellement pas du genre frondeuse.
Peur. Hier, c'était limite. «Il ne faut pas» que le cumul par Proglio de sa fonction de patron de Veolia et d'EDF «dure éternellement, a-t-elle dit. On n'est pas engagé dans deux entreprises avec la même intensité. Il est opérationnel dans l'une, président du conseil de surveillance dans l'autre, ça ne durera pas éternellement non p