«Je vais à Davos avec une mission : montrer que si le monde développé avait fait ce qu'il avait à faire, nous aurions évité la crise.» Les vivats retentissent dans le stade où 7 000 militants étaient venus ovationner Lula, mardi soir à Porto Alegre (sud du Brésil). «Olé ! Ola ! Lula !» entonnent-ils. Le président brésilien prenait part au Forum social mondial (FSM), la rencontre des pourfendeurs de la mondialisation néolibérale, revenue cette année dans la ville où elle a vu le jour il y a dix ans. Comme au début de son mandat, en 2003, il se rendra donc aussi chez l'adversaire : le forum de Davos (Suisse), où il compte «jeter à la figure des pays riches» la crise, mais aussi l'échec du sommet de Copenhague sur le climat. La crise financière semble avoir requinqué un mouvement altermondialiste qu'on disait essoufflé. «L'un des acquis du FSM, c'est de l'avoir anticipée», se félicite un de ses organisateurs, le sociologue brésilien Cândido Grzybowski.
Affluence. La grande rencontre de Belém (Amazonie), l'an dernier, avait attiré 150 000 personnes, un record. Cette année, le forum se décline en 27 éditions régionales, dans plusieurs pays. Ici, l'affluence a dépassé les attentes : 30 000 personnes - dont beaucoup de jeunes - auraient fait le déplacement. Comme Domicilla, 20 ans, pour qui «notre monde est devenu invivable». «La crise a légitimé notre discours, reprend Cândido Grzybowski. Les thèses néolibér