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Opel : Anvers sans illusion

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En réaction à l’annonce de la fermeture cet été de l’usine belge, une grande manifestation est prévue aujourd’hui à Bruxelles. Les 2 600 ouvriers sacrifiés n’espèrent guère plus qu’une prime de départ.
publié le 29 janvier 2010 à 0h00

Frank n'ira pas battre le pavé bruxellois aujourd'hui lors de la manifestation nationale pour l'emploi et le respect des travailleurs, organisée à l'appel de tous les syndicats belges. A l'approche de la cinquantaine, dont plus de trente ans passés chez Opel, il est sans illusion. «A quoi bon défiler dans la rue ? Ce n'est pas ça qui fera changer d'avis General Motors. Moi, mon emploi, il est perdu !» lance-t-il dans un mélange de résignation, de colère et d'inquiétude. Son collègue, mêmes cheveux grisonnants, même ancienneté, hésite encore à se joindre à cette mobilisation décidée au lendemain de l'annonce par le constructeur américain de la fermeture du site Opel à Anvers. Non pas qu'il nourrisse le moindre espoir, mais par principe, «pour ne pas se faire jeter sans réagir». L'usine sera en tout cas à l'arrêt. Entre 20 000 et 30 000 personnes sont attendues au rond-point Schuman, cœur du quartier européen.

La nouvelle, ils l’ont apprise le 21 janvier, quand le nouveau patron de General Motors (GM) Europe, Nick Reilly, a prononcé l’acte de décès du centre de production belge pour l’été 2010. Après quatre-vingts ans de présence industrielle dans la ville flamande, GM tire sa révérence. Le sort d’Opel Anvers rappelle celui de Renault-Vilvorde, qui employait plus de 3 000 personnes lorsque sa fermeture fut brutalement décidée en 1997. C’est le prix à payer pour la survie du groupe, a expliqué Reilly, qui avait choisi les salons feutrés d’un hôtel de l’aéroport