Dans le petit livre du sarkozysme, les 35 heures ont une place de choix. Au pays du «travailler plus pour gagner plus», la mesure initiée par Martine Aubry et mise en application il y a dix ans est devenue le symbole de la «catastrophe économique» par excellence, le totem de gauche à brûler autant que faire se peut sur l'autel de la compétitivité et de la productivité. Nicolas Sarkozy n'a jamais raté une occasion de crucifier la réduction de la durée légale du temps de travail, s'amusant même, durant la campagne présidentielle, du «peu d'enthousiasme» de Ségolène Royal à soutenir l'initiative. Une décennie plus tard cependant, les 35 heures sont bien là et toujours là. N'en déplaise à la droite, les diverses études réalisées sur le sujet en dressent un bilan économique plutôt positif, tant en termes de créations d'emplois que de souplesse dans les entreprises. D'ailleurs, la réforme du temps de travail votée en 2008 par la majorité n'a rien changé et très peu de patrons ont dénoncé les accords négociés. La raison en est simple : aujourd'hui encore, une majorité de salariés défendent les 35 heures et n'ont aucune envie de revenir sur ce qui est considéré comme un acquis social. La réalité est que les RTT se sont imposées dans le paysage français et ont redéfini les rapports que nous entretenions au travail. Certes, les expériences sont différentes selon les catégories socioprofessionnelles, mais les témoignages que nous publions montrent comment les 35 heures ont cha
EDITORIAL
Acquis
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publié le 1er février 2010 à 0h00