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Libération

Le «rôle néfaste des 35 heures», un refrain sarkozyste contredit par les faits

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Vilipendée par la droite, la réduction du temps de travail a permis à la France de mieux résister à la crise que ses voisins.
publié le 1er février 2010 à 0h00

C’est devenu son antienne. L’explication récurrente à tous les maux de l’économie. Dix ans après leur entrée en vigueur, les 35 heures font figure de bouc émissaire préféré de Nicolas Sarkozy.

Lundi soir encore, lors de l'émission Paroles de Français sur TF1, le président de la République s'interrogeait : «Pourquoi y avait-il plus de chômeurs chez nous ? Parce qu'on a fait le choix du partage du temps de travail au lieu de faire celui de la croissance.» Ce «choix des 35 heures [qui] s'est révélé catastrophique». Quitte à se contredire, puisque le même homme estimait quelques minutes plus tôt, et à juste titre, que la France avait mieux résisté que les autres sur le plan du chômage pendant la crise. En se gardant bien, cependant, d'en livrer l'explication.

Croissance. Car si la France s'en est mieux sortie, ce n'est pas grâce aux heures supplémentaires défiscalisées - qui ont diminué -, mais en raison, notamment, de la souplesse de la RTT, qui a permis à nombre d'entreprises de faire le dos rond durant la récession. Qu'importe, «Le partage du temps de travail est une des plus grandes fumisteries qui existe sur le plan économique», répétait encore le chien de garde du Président et porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, lors d'un point presse le 19 janvier. Reste une question : pourquoi, face à une telle «catastrophe», la majorité actuelle ne vote-t-elle pas le retour aux 39 heures ? Peut-être parce que Nic