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Libération

Le fisc allemand se paie une taupe à 2,5 milllions

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publié le 3 février 2010 à 0h00

L'ancien ministre allemand des Finances Peer Steinbrück avait déclenché les hostilités l'an dernier en comparant les Suisses à une tribu indienne protégée dans sa réserve fiscale. «Et les Indiens doivent savoir qu'on peut faire partir la cavalerie à tout moment», avait-il déclaré au moment de la publication de la liste noire des paradis fiscaux. Hier, Angela Merkel a porté un nouveau coup au secret bancaire suisse en confirmant l'achat de données volées qui concerneraient près de 1 500 comptes ayant échappé au fisc allemand. Le marché a été proposé par un ex-informaticien : un CD de données, vendu pour la modique somme de 2,5 millions d'euros, qui pourrait rapporter gros au Trésor public ; jusqu'à 100 millions d'euros, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Accepter l'achat des données volées, «cela reviendrait à faire affaire avec des criminels, ce qui est hors-la-loi», a réagi la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard, depuis Davos. La stratégie du shérif allemand ne fait pas non plus l'unanimité outre-Rhin et divise même dans les rangs du parti de la chancelière. Le président du groupe CDU-CSU au Bundestag, Volker Kauder, a ainsi martelé qu'un «vol reste un vol, et l'Etat ne devrait pas s'associer aux voleurs». Un cadre du parti de Merkel, Josef Schlarmann, estime que «la fin ne justifie pas les moyens». Pis, il s'agirait de «recel de vol».

Ce n'est cependant pas une première pour l'Allemag