Menu
Libération

Babyloan.org, le crédit à la carte made in France

Article réservé aux abonnés
Lancé en 2008, le site compte 5 400 prêteurs.
publié le 4 février 2010 à 0h00

Le bluesman français Bill Deraime avait tout faux. Contrairement à ce qu’il affirmait dans son unique tube en 1981, Babylone ne déconne pas du tout. Le premier site européen de microcrédit, Babyloan, est tout ce qu’il y a de plus sérieux. En un an à peine d’existence, ce «social business» à la française s’est imposé comme une référence. Surnommés «babyloaners» et issus de 100 nationalités, ses 5 400 membres ont déjà prêté 560 000 euros et financé plus de 2 000 projets dans sept pays dont le Vietnam, le Cambodge, le Tadjikistan et les Philippines.

A l'origine de Babyloan, il y a un banquier tout ce qu'il y avait de plus classique qui, grâce à Internet, a découvert le moyen de lever et prêter de l'argent autrement. «Et utilement», précise-t-il. Ancien de Merrill Lynch et ABN Amro, Arnaud Poissonnier choisit à 40 ans la finance alternative pour lutter contre la pauvreté. C'est en s'inspirant du site de microcrédit américain Kiva (plus de 600 000 prêteurs et 275 000 projets financés pour 109 millions de dollars - 78 millions d'euros) qu'il met au point Babyloan à l'automne 2008. Un modèle communautaire dans lequel le prêteur choisit «sur catalogue» le destinataire de son prêt. Prénom, photo, ville, activité (pour l'essentiel de l'élevage, du commerce ou de l'artisanat), le dossier est bien étayé. Au visiteur, ensuite, de décider s'il souhaite miser quelques euros sur le projet de Kodjo, qui veut développer sa boutique à Cotonou, Bénin. «Le montant moyen des