Après le trop peu, voici presque le trop plein. Les premiers pas du microcrédit en France sont liés à la figure de Maria Nowak. A l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) qu'elle a fondée et qu'elle préside depuis vingt ans, Philippe Collet, son directeur général, résume ainsi son parcours : «Elle était allée transposer en Afrique, en tant que coopérante, le modèle de la Grameen Bank» inventé par Muhammad Yunus au Bangladesh. Pourquoi pas en France, s'est-t-elle dit à son retour. Dont acte. Avec 14 500 prêts octroyés en 2009, l'Adie fait aujourd'hui la course en tête. Derrière elle, une myriade d'initiatives et de réseaux brouillent un peu le paysage.
Le microcrédit est d'abord une affaire de définition. A l'Adie, on reste très près de la genèse : c'est un microprêt consenti à un démuni pour qu'il crée son propre emploi. Montant moyen : 3 000 euros. La moitié du public de l'Adie est aux minima sociaux, l'autreau chômage… L'entrepreneur individuel, mis ainsi sur les rails, rend des services à domicile (ménage, coiffure…), entretient les espaces verts, ou exploite un commerce ambulant. Pour aller au-devant de ses «clients», l'Adie a déployé son réseau - 400 salariés et 1 500 bénévoles - jusqu'en banlieue et en zone rurale, «là où les besoins sont les plus criants», souligne Philippe Collet.
Longtemps cantonné dans le rôle d'un kit de survie pour démunis, le microcrédit prend du galon. A présent, c'est l'ensemble de la communauté bancaire qui