Depuis que la crise secoue la planète, il est beaucoup question de régulation du capitalisme. Comme si les acteurs du capitalisme attendaient des autorités publiques qu’elles fixent des règles nouvelles, plus contraignantes à condition qu’elles ne le soient pas trop, d’emblée mondiales sinon elles ne seraient pas équitables. Une fois ces règles fixées, elles seraient suivies et le capitalisme repartirait sur de bons rails à une vitesse plus raisonnable. Mais si l’on file la métaphore ferroviaire, il ne suffit pas de réglementer la vitesse sur les rails et de mettre des aiguillages plus sophistiqués, il faut aussi former les conducteurs et surtout se demander vers quoi nous devons diriger les trains.
Le capitalisme permet de créer des richesses. C’est indubitable. La création de richesses est nécessaire à la lutte contre la pauvreté. C’est une lapalissade. Mais il y a aussi des formes de création de richesse qui provoquent la pauvreté. C’est une évidence que nous constatons chaque jour, dans tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Parce que les banques peuvent créer du surendettement, parce que certaines formes de production peuvent détruire des emplois, parce que le mode de satisfaction de certains besoins des consommateurs peut les appauvrir. Plus généralement, l’exigence d’un taux de rentabilité trop fort, d’un retour sur investissement trop rapide peut créer de la richesse pour les détenteurs du capital mais provoquer de la pauvreté pour une part importa