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Libération
TRIBUNE

Du politique contre le chômage

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publié le 5 février 2010 à 0h00

Avec la crise sociale, la lutte contre le chômage devrait être la première des priorités politiques. On est très loin d’assister à une mobilisation à la hauteur de la dégradation du marché du travail. Le gouvernement avance certes plusieurs séries de mesures. La première politique affichée consiste à pousser les chômeurs à créer leur propre entreprise. Un énième dispositif a été créé en ce sens, le «nouvel accompagnement à la création d’entreprise». Le gouvernement vante aussi le succès quantitatif (indéniable) du nouveau statut d’autoentrepreneur. Disons-le tout net : cette politique relève du traitement statistique du chômage. Ce n’est pas en pleine crise, sauf cas exceptionnels, qu’un chômeur, le plus souvent peu qualifié, va créer une entreprise pérenne. Et ce n’est pas lui rendre service que de lui faire risquer son patrimoine personnel dans une telle aventure. Plus sérieusement, le gouvernement cherche à alléger les charges sur les nouvelles embauches. Il a supprimé les charges sociales pour les jeunes en alternance, et pour les salariés au Smic dans les très petites entreprises. Près de 800 000 embauches ont bénéficié de ces dispositifs. Mais il est difficile de mesurer un impact au-delà de l’effet d’aubaine. Les entreprises sont aujourd’hui en sureffectif : elles n’ont aucune raison d’embaucher, même à coûts allégés.

Reste la mesure la plus efficace prise par le gouvernement et les partenaires sociaux : le renforcement du chômage partiel. Ce dispositif a représenté un