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Libération

1 Le grand plongeon du budget national

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publié le 8 février 2010 à 0h00

«J'ai bien peur que la perte de confiance des marchés aille bien plus loin qu'un simple mouvement spéculatif, estime Pablo Guijarro, de l'institut Analistas Financieros Internacionales. Au-delà, les investisseurs nourrissent de sérieux doutes sur nos comptes publics.» Quelle ironie ! En quelques années, l'Espagne est passée d'administrateur exemplaire à vilain petit canard budgétaire. De Rodrigo Rato (sous Aznar) à Pedro Solbes (viré par Zapatero), les ministres des Finances ont mené une politique d'austérité citée en exemple. Ce qui explique d'ailleurs que la dette publique espagnole, même si elle croît rapidement, demeure faible comparée aux autres poids lourds de l'UE.

Mais, aujourd’hui, l’excédent espagnol a fait long feu, dilapidé par la brutale récession (de + 4% de croissance en 2006 à - 4% en 2009) et la destruction massive des emplois. Avec 11,2% de déficit budgétaire, il y a péril en la demeure. L’an dernier, le gouvernement Zapatero a éliminé la batterie de ses largesses sociales ; chèque-bébé de 1 500 euros, remise fiscale de 400 euros… Mais c’est loin d’être suffisant.

Comment tailler dans les dépenses pour ramener le déficit à 3% d'ici 2014 ? D'après les calculs de l'hebdomadaire Tiempo, la marge de manœuvre de l'exécutif est réduite, de l'ordre de 20%. Au menu : le quasi gel des nouveaux postes de fonctionnaires ; un Etat qui se serre la ceinture et réduit les dépenses de tous les ministères, sauf celui des Affaires sociales ; et un sé