Un million de chômeurs en 2008, un autre million en 2009… Jusqu'où ira l'hémorragie ? Certains économistes parlent d'un taux de chômage (aujourd'hui à 19%) qui pourrait dépasser les 22% d'ici la fin de l'année, comme aux pires moments de l'ère Felipe Gonzalez, à la fin des années 80. Comment endiguer ce cancer qui, s'il s'est d'abord répandu dans l'immobilier et les services, étend désormais ses métastases à tous les secteurs ? «Tant que le pays ne freine pas cette saignée, il n'y a rien à faire, analyse un expert. Et, à l'heure actuelle, la seule solution est de réformer le marché de l'emploi, un des plus rigides d'Europe.»
Depuis l'automne, c'est un dialogue de sourds entre patronat, syndicats et gouvernement, tous arc-boutés sur leurs positions. Conscient qu'une réforme est nécessaire pour rassurer les investisseurs, le chef du gouvernement, José Luis Zapatero, a arraché, vendredi, un accord tripartite, où se mêlent des remèdes d'inspiration à la fois libérale et sociale : sanctions contre les entreprises recourant aux contrats temporaires (et aides à celles qui signent des contrats à durée indéterminée), encouragement au travail à temps partiel (une formule encore très peu utilisée en Espagne), abaissement des frais de licenciement… En outre, le gouvernement entend favoriser le «modèle allemand» consistant à réduire la journée de travail, afin d'éviter des licenciements. «Pour convaincre une opinion désabusée et pessimiste, Zapatero devra rapidement obtenir d