«Sur le BTP, nous ne subissons pas seulement les effets d'une bulle qui a explosé, mais aussi les conséquences d'un pilier qui s'est effondré», résume l'économiste Santiago Carbo. C'est peu dire que l'Espagne fut longtemps un pays dépendant de la construction. Pendant les quinze années de prospérité, le secteur du BTP a représenté jusqu'à 18% du PIB. En 2006, on construisait davantage de logements en Espagne qu'en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne réunis !
Lorsqu'éclate la crise financière mondiale, le pays subit en même temps l'arrêt brutal de son secteur roi. «Notre économie ne s'est toujours pas relevée de ce double uppercut», affirme le chroniqueur d'El Mundo, Raul del Pozo. D'après une récente étude de la Fondation Funcas, le patrimoine immobilier constitue 57% de la richesse des Espagnols.
Et patatras ! Polaris World, Martinsa, Marina d'or… Autant de banqueroutes fracassantes de groupes immobiliers qui, en leur période de gloire, tutoyaient la grande banque. Mais les constructeurs espagnols multimillionnaires ont disparu des listes établies par la revue Forbes. Les rares groupes qui ont surnagé tentent de refourguer leur parc immobilier aux banques, alors qu'environ 1 million de logements en vente ne trouvent pas d'acquéreurs. L'écroulement est tel que les agences immobilères bradent leurs stocks sur le mode «deux maisons pour le prix d'une». Quant aux banques, comme l'indiquait samedi le quotidien El Economista, elle