Des grévistes qui multiplient les débrayages surprises depuis trois semaines et dénoncent l’utilisation de «jaunes» (non-grévistes) pour faire tourner l’entreprise. Des dirigeants qui jouent la rupture entre syndicats (CGT-CFDT contre FO-Unsa) et assurent avoir recours à des intérimaires. A Freescale-Toulouse, usine de composants électroniques, l’ambiance est délétère depuis l’annonce d’un plan prévoyant 821 suppressions d’emplois.
Pour les grévistes, la cause est entendue : si la production se poursuit, elle se fait au détriment de la qualité et de la sécurité des composants. «Il n'est pas sûr que ces puces, qui vont à l'électronique embarquée de la plupart des automobiles du marché, soient tout à fait aux normes», assure Didier Soulet (CFDT). Selon lui, ce produit qui se retrouve dans les airbags, les régulateurs de vitesse et autres systèmes de frein «n'est plus fiable du tout».
Par exemple, la procédure qui consiste à tester 3 plaquettes sorties des chaînes sur un lot de 24 «exige théoriquement trois minutes de temps», explique-t-il. Or un chef d'équipe en aurait effectué 374 en un peu moins de sept heures. Soit chacune en une petite minute et demi… «Peut-être ce chef a-t-il mis au boulot quelques intérimaires. Il leur aura prêté son badge», suppute Didier Soulet. Sauf que le contrôle qualité interdit le prêt de badge. Cette interdiction a-t-elle été bravée pour confier une tâche sensible à du personnel non expérimenté ? Contactée, la di