La semaine qui débute s'annonce-t-elle sous les mêmes auspices que «la semaine noire de la crédibilité espagnole» qui vient de s'écouler (Libération de samedi) ? L'hebdomadaire Actualidad Economica résume bien les calamités qui s'abattent ces jours-ci sur l'économie espagnole. Cruel - ou prévisible - pour la championne européenne de la croissance du début du millénaire. Ces derniers mois, déjà, les mauvaises nouvelles s'amoncelaient. Un emploi qui s'écroule, 4 millions de chômeurs (soit 19% des actifs) ; un excédent de la sécurité sociale qui fond comme neige au soleil; un déficit public qui dépasse les 11% ; un gel des grands travaux, à commencer par le TGV…
L'économie espagnole a beaucoup vécu sur une croissance spéculative et une «BTPisation» de son économie (lire ci-contre), que Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, compare à la situation américaine. La voilà attaquée par ces mêmes marchés qui l'ont portée, qui parient sur sa dégradation et accentuent sa crise… Le Premier ministre, José Luis Zapatero, compare les punitions boursières à «un mouvement spéculatif destiner à affaiblir notre économie» ? Le secrétaire d'Etat à l'Economie, José Manuel Campa, assure samedi qu'il n'y a pas de «raison objective» à un tel assaut, notamment des fonds d'investissement ? «Sur les marchés, le sentiment est que l'Espagne aura de plus en plus de difficultés à faire face au remboursement de sa dette. Il y a de quoi être inquiet», dit Pablo G