Le mardi 8 décembre, l’agence Fitch dégrade la note souveraine de la Grèce, la faisant passer de A- à BBB+. Immédiatement, la Bourse d’Athènes plonge de 6%. Une semaine plus tard, c’est au tour de l’agence américaine Standard & Poor’s de suivre le mouvement. Enfin, le 22 décembre, Moody’s abaisse sa note. La défiance vis-à-vis de la Grèce est alors à son comble. Début février, le pays est placé sous surveillance de la Commission européenne.
Pour les détracteurs des agences de notations c’est toujours le même scénario : non seulement elles n’anticipent rien, ou si peu, mais en réagissant souvent très tard elles soufflent un vent de panique en ajoutant de la crise à la crise. Ce fut le cas dans l’affaire Enron, comme dans la crise argentine ou celle des subprimes.
Procès un peu rapide, pour Nicolas Véron, économiste à l'Institut Bruegel : «C'est vrai qu'elles arrivent toujours trop tard et à contretemps. Mais on leur fait porter un trop grand chapeau dans cette crise de défiance vis-à-vis de la Grèce. Elles ne peuvent pas être tenues pour responsable du caractère moutonnier des marchés.» Benoît de Broissia, analyste chez KBL Richelieu, se met à la place des investisseurs : «Ceux qui achètent des bons du Trésor ou des obligations d'Etat ont une aversion au risqueet ont absolument besoin de ces notations.» Bref, le marché se nourrit de notations en tout genre pour se faire une idée (forcément très rapide pour ne pas dire immédiate). La vraie question ser