Temps de cochon pour les «Piigs», surnom donné aux maillons faibles de l’Europe : le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce, et l’Espagne («Spain»). L’Etat grec, qui finance son énorme déficit public en empruntant sur le marché, n’a plus la côte : hier, le taux que lui réclament les investisseurs pour continuer de lui prêter tutoyait les 6,70%. Même grimpette pour l’Irlande (4,78%) ou le Portugal (4,73%). A titre de comparaison, l’Allemagne - qui a la réputation de bien tenir ses comptes publics - emprunte moitié moins cher. Hier le Bund, l’équivalent allemand de notre OAT (obligation à terme), affichait 3,11%, tandis que la France émarge, elle à 3%.
Fardeau. Pas un jour sans qu'une agence de notation (Standard & Poor's, Moody's ou Fitch) ne sorte son communiqué alarmant sur les dettes abyssales des Etats. Jeudi, c'était au tour de Standard & Poors : «Nous estimons que 2010 sera une année difficile pour les finances publiques en Europe et particulièrement pour les collectivités espagnoles et russes.» Et de poursuivre : «Nous anticipons plus d'actions négatives que positives sur les notes des collectivités territoriales européennes.» Hier, c'est Fitch qui invitait ses clients, économistes de banques ou analystes des sociétés d'investissement, à une conférence à propos du «risque sur les titres souverains.»
Vilipendées pour n'avoir pas vu venir la crise des subprimes, les agences de notation se retrouvent en première ligne. Accusées d'étrangle