Menu
Libération

Le blâme retombe sur les agences de notation

Article réservé aux abonnés
Accusés de plomber la Grèce, l’Espagne et le Portugal, ces organismes d’évaluation déjà en cause pendant la crise des subprimes font l’objet de timides tentatives de régulation.
publié le 9 février 2010 à 0h00

Temps de cochon pour les «Piigs», surnom donné aux maillons faibles de l’Europe : le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce, et l’Espagne («Spain»). L’Etat grec, qui finance son énorme déficit public en empruntant sur le marché, n’a plus la côte : hier, le taux que lui réclament les investisseurs pour continuer de lui prêter tutoyait les 6,70%. Même grimpette pour l’Irlande (4,78%) ou le Portugal (4,73%). A titre de comparaison, l’Allemagne - qui a la réputation de bien tenir ses comptes publics - emprunte moitié moins cher. Hier le Bund, l’équivalent allemand de notre OAT (obligation à terme), affichait 3,11%, tandis que la France émarge, elle à 3%.

Fardeau. Pas un jour sans qu'une agence de notation (Standard & Poor's, Moody's ou Fitch) ne sorte son communiqué alarmant sur les dettes abyssales des Etats. Jeudi, c'était au tour de Standard & Poors : «Nous estimons que 2010 sera une année difficile pour les finances publiques en Europe et particulièrement pour les collectivités espagnoles et russes.» Et de poursuivre : «Nous anticipons plus d'actions négatives que positives sur les notes des collectivités territoriales européennes.» Hier, c'est Fitch qui invitait ses clients, économistes de banques ou analystes des sociétés d'investissement, à une conférence à propos du «risque sur les titres souverains.»

Vilipendées pour n'avoir pas vu venir la crise des subprimes, les agences de notation se retrouvent en première ligne. Accusées d'étrangle