Le maïs MON 810 est de retour ! Alors que la nouvelle équipe du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, doit être investie aujourd’hui par le Parlement européen, l’OGM controversé de la firme américaine Monsanto refait parler de lui. Les Etats membres sont en effet sur le qui-vive. Il s’agit du seul OGM qui peut être cultivé (à des fins commerciales) au sein de l’UE. Mais six pays, dont la France et l’Allemagne, l’ont interdit sur leur territoire en faisant jouer la clause de sauvegarde. Et ils craignent que le président de la Commission ne cherche à passer en force.
Le géant des biotechnologies est en effet à bout de patience. Il attend le renouvellement de son autorisation qui a pris un énorme retard. Valable dix ans, elle remonte à 1998. Barroso ne peut pas rester inactif. Il n’a d’ailleurs jamais caché être favorable aux OGM. De plus, l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (Efsa) a déjà donné son feu vert scientifique fin juin. On voit donc mal la Commission désavouer ses experts, même s’ils sont contestés à l’extérieur. Barroso ne devrait pas non plus avoir de mal à convaincre sa nouvelle équipe. D’autant que Stavros Dimas, le commissaire à l’Environnement chargé du dossier et opposé aux OGM, n’est plus là. Barroso a d’ailleurs choisi de confier les biotechs au commissaire chargé de la santé, le Maltais John Dalli.
Mais comment faire passer la pilule du côté des Etats récalcitrants ? Juridiquement, la Commission peut passer outre les opposan