Presque comme dans la téléphonie en France : trois agences de notation (Moody's, Standard & Poors et Fitch) se partagent le marché. A elles trois, elles contrôlent 90% du secteur. «Un monopole à trois branches», et de surcroît hyper-rentables, «avec du 50% de marge !» avait fustigé en avril dernier Denis Kessler, patron du réassureur Scor.
Certes, depuis le début de la crise, les agences sont un peu à la peine, et même le cours en Bourse de certaines (Moody’s) a dévissé. En France, des voix, comme celle du député (UMP) Sébastien Huyghe - rapporteur de la mission d’information parlementaire sur les nouvelles régulations économiques -, plaident pour l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché de la notation. Par exemple la Coface, banque de financement pour le commerce extérieur. Aux Etats-Unis, on pousse également de ce côté pour rendre le marché plus concurrentiel. Mais certains redoutent que le remède soit pire que le mal : qu’un émetteur mal noté aille voir ailleurs, à la recherche d’un examinateur plus conciliant…
Autre piste explorée aux Etats-Unis pour casser l'impunité qui lie le trio, souvent d'accord sur les notes : remettre en cause la liberté de parole dont elles bénéficient, à l'instar des journalistes financiers, et qui les met à l'abri des poursuites en cas de conseils financiers erronés. «Les agences se protègent à bon compte en vertu du premier amendement de la Constitution. Et jusqu'à présent, elles ont toujours gagné leur procès», dén