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Libération

Au Zimbabwe, les «diamants de guerre» sont éternels

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Mines. L’armée et de hauts dignitaires impliqués dans un trafic de pierres.
publié le 10 février 2010 à 0h00

Le clip est fort. Dans une morgue, un médecin légiste extrait méticuleusement du cadavre d'un jeune homme ce qui ressemble à des balles. La caméra s'approche et l'on découvre qu'il s'agit, en réalité, de diamants taillés. «Chaque diamant a une histoire», conclut la vidéo produite par le Conseil africain du diamant, qui regroupe 20 pays du continent. Sur son site, le conseil dénonce «l'appât du gain» des pays étrangers, accusés d'avoir attisé les conflits en Afrique. Mais le conseil se garde bien de dénoncer les agissements de l'un de ses propres membres fondateurs, le Zimbabwe.

Jet. En novembre, les pays africains ont bloqué la suspension du Zimbabwe du processus de Kimberley qui vise à interdire les «diamants de guerre», issus de zones de conflit. Certes, il n'y a pas de guerre au Zimbabwe. Mais les pierres provenant des gisements de Marange, près de Mutare, sont pillées par l'armée - qui aurait tué plus de 200 creuseurs clandestins, fin 2008 - et par une petite élite. Faute d'une suspension, les Occidentaux ont notamment obtenu que le Zimbabwe s'engage à démilitariser Marange. Harare affirme avoir retiré ses soldats dès novembre, mais Farai Maguwu, directeur du Center for Research and Development, n'y croit pas. Son ONG, basée à Mutare, est la mieux informée sur ce qui se passe à Marange. «C'est faux. De nouvelles unités de l'armée sont encore arrivées en janvier. Les