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Libération

Désarmants programmes militaires

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publié le 10 février 2010 à 0h00

Allez… soyons cruels un instant et citons cet exemple, relevé par la Cour des comptes, de programme militaire en totale inadéquation avec la réalité actuelle du terrain : «Ainsi, le char Leclerc est capable de tirer à cadence élevée en roulant à grande vitesse. Si cela pouvait paraître utile quand il était envisagé de devoir freiner l'avance des divisions blindées de l'Armée rouge, cela l'est bien moins quand il s'agit de signifier la puissance potentielle des troupes de l'ONU au Sud-Liban.» Implacable. Comme l'est le décryptage de ce cas d'école qu'est devenu l'avion de transport militaire européen A400M qui accuse retards et surcoûts phénoménaux (près de 10 milliards d'euros). Le rapport souligne - et c'est valable pour la quasi-totalité des programmes - «le niveau trop ambitieux des performances» exigées, «l'insuffisance des travaux préparatoires», la formule mal adaptée du contrat, les indemnités de retard «plafonnées» et, surtout, l'obstination à vouloir développer l'appareil alors qu'acheter des avions américains «aurait permis de doter plus vite les forces françaises des moyens de projection qui leur font défaut et n'aurait sans doute pas été plus onéreux».

Certes, on comprend l'argument de la nécessaire autonomie de l'Europe mais le résultat, c'est que l'A400M peine à décoller et coûtera cher au contribuable. Une bonne nouvelle tout de même : le ministère de la Défense a conscience du problème. Et des réformes récentes vise