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Libération

La Cour des comptes charge l’Elysée

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Le rapport annuel, présenté hier, pointe le laxisme de l’Etat dans la gestion de l’argent public. Morceaux choisis.
Présentation du rapport de la Cour des comptes, le 9 février 2010 à Paris. (AFP Fred Dufour)
publié le 10 février 2010 à 0h00

Philippe Séguin n'était plus là hier pour décocher les piques dont il avait pris l'habitude depuis sa nomination à la tête de la Cour des comptes en 2004. Mais le cru 2010 du rapport annuel de l'institution finalisé en décembre, quelques semaines avant son décès, porte bien la patte de l'ex-premier président de la cour. Du Séguin dans le texte alors que la question de la dette des Etats menace la reprise en Europe. «Ce rapport est le dernier acte qu'il aura marqué de son empreinte», a souligné Alain Pichon, premier président par intérim, à qui il revenait de présenter ce «millésime au goût amer».

Un rapport très séguiniste donc, qui exhorte l'Etat à agir vite et fort pour éviter un emballement de la dette que la cour voit à 100% du produit intérieur brut (PIB) en 2013 «si les tendances actuelles se poursuivaient». Dans ce scénario, la charge des intérêts pourrait alors «atteindre presque 10% du produit des prélèvements obligatoires à l'horizon 2013, écrit la cour. Soit 90 milliards d'euros ou 3 500 euros par personne ayant un emploi.» Un seuil très dangereux au-delà duquel «il existe un risque, certes non automatique, de dégradation de la notation des dettes souveraines».

Explosion. Contrairement à la Grèce, la France et son triple AAA - la note maximale - n'en est pas là. Alain Pichon a d'ailleurs jugé que les engagements du gouvernement lors de la récente conférence sur le déficit (économiser 50 milliards