Ils sont à temps plein, mais ne travaillent au mieux que cent jours par an. Les aiguilleurs, champions de la réduction du temps de travail, sont épinglés avec saveur. Presque du Séguin pur jus. Certes, ce métier «exige une concentration et induit un stress parfois important», mais pourquoi diable les vacations journalières sont elles aussi longues - onze heures maximum dont 25% de temps de pause -, qui conduit à leur accorder un jour de repos par jour travaillé, s'interroge la cour.
Le plus extravagant, ce sont les «clairances», sortes de billets d'absence, accordées en toute discrétion par le chef d'équipe lorsque le trafic est faible, en sus du régime officiel des repos. Chers, nos 4315 contrôleurs… Dès dix ans d'ancienneté, leur traitement dépasse celui d'un ingénieur des Ponts, alors qu'ils n'en ont pas le titre. A faire pâlir les employés de la SNCF, qui ont droit aussi à leur chapitre, en nettement plus light.
A l'exception de ces «facilités de circulations», des billets quasi gratuits dont profitent les cheminots et leurs familles, soit un petit million d'ayants droit (843 217 personnes). Au final, la Cour des comptes tacle plutôt sobrement l'entreprise, victime de «rigidités structurelles et réglementaires», et dont «les modes d'organisation et les règles statutaires pèsent sur la productivité du travail», faute d'avoir suffisamment évolué. Un exemple, dans le fret, l'écart de productivité entre la SNCF et le privé est de 30