Du profit ? 7,8 milliards d'euros en 2009. Mais des économies ? Toujours plus : 2 milliards. Et de l'emploi à la trappe ? 3 000, selon la CGT, dont 1 300 chercheurs. Sanofi-Aventis, ou le contre-exemple d'une politique d'attractivité défendue par le gouvernement pour défendre l'emploi à haute valeur ajouté ? La question se pose. Comme celle du nouveau métier des laboratoires pharmaceutiques. «Ce n'est plus de faire de la recherche ni de fabriquer des médicaments, s'exclame Claude Le Pen, économiste à l'université Paris Dauphine, mais d'identifier les besoins de santé non couverts et de trouver des start-up, des firmes de biotechnologies pour le faire.» Et de multiplier les restructurations tout en affichant des profits exceptionnels. Cynisme ? «Le business du médicament n'a rien de moral ou d'éthique. C'est dégager du profit et tenter d'anticiper l'avenir.»Tout en n'insultant pas le présent. La preuve : Sanofi a ainsi engrangé un milliard d'euros de bénéfices sur les vaccins antigrippe…
«C'est un mouvement de fond, note un expert. Tous dénoncent l'impact des génériques qui rogneraient jusqu'à 20% de leur business.» Tous anticipent l'expiration de brevets et des droits de propriété intellectuelle qui protégeaient leurs blockbusters, ces pilules profitables en milliards de dollars. Tous s'alarment de la volonté des Etats de rogner sur leurs dépenses de santé. Tous ferment des postes pour garder ouvert les mannes des profits. A ce jeu