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Libération
Interview

«La Grèce doit d’abord tenir ses engagements»

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Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, explique à «Libération» les positions de l’UE face à la crise grecque.
Jean-Claude Juncker (Reuters)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 12 février 2010 à 0h00

Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et président de l'Eurogroupe, l'instance qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, affirme que l'Eurogroupe «ne laissera pas tomber la Grèce», à condition qu'elle fasse des efforts importants pour réduire son déficit budgétaire.

Les premières réactions des marchés montrent qu’ils ont des difficultés à comprendre le message envoyé par le Conseil européen d’hier…

Ils comprendront mieux au cours des jours à venir. Qu’avons-nous décidé ? D’une part, la Grèce s’est engagée à diminuer de 4 points de PIB son déficit budgétaire en 2010 et, en cas de besoin, à prendre des mesures supplémentaires. D’autre part, si la Grèce respecte son engagement - le gouvernement nous a convaincus qu’il le fera - et si les marchés financiers ne devaient toujours pas comprendre notre message, nous sommes prêts, en tant que membres de la zone euro, à garantir la stabilité financière de la zone et donc à venir en aide à la Grèce. Mais, cette assistance de la zone euro à la Grèce n’est pas unilatérale, c’est un engagement réciproque. Les Grecs doivent faire ce qu’il est nécessaire de faire, et les membres de l’Eurogroupe feront ce qu’il est nécessaire de faire.

Une réduction de 4 % du déficit budgétaire, c’est énorme…

C’est énorme, c’est vrai. Mais l’Irlande l’a fait, comme d’autres pays européens. Il n’y a pas d’alternative, et la Grèce le sait. Elle ne peut pas miser sur une quelconque espèce de générosité de la part des membres de l’Eurogroupe. Nos contribuables ne sont pas là pour financer ces manquements, et elle doit donc d’abord y remédier. C’est seulement alors qu’elle pourra compter sur notre solidarité.

Donc si une partie des marchés continue à attaquer la Grèce, les Etats de la zone euro interviendront ?

Pas tant q