Dans le bus qui mène de la gare du RER au magasin Ikea Paris-Nord-2 (Seine-Saint-Denis), des clients ont pris place. Ils savent qu'un mouvement social perturbe le leader de l'ameublement en France, mais ils ne pensent pas que cela les gênera dans leurs achats. En effet, la trentaine de salariés qui ont débrayé vendredi matin ont quitté le hall d'entrée sur les coups de 12 h 30. Le magasin n'a pas eu besoin de fermer, les clients ont pu entrer. Ici, comme à Thiais (Val-de-Marne) ou à Montpellier, «on s'économise». Physiquement, moralement, et financièrement. Les grévistes d'Ikea à Plaisir (Yvelines), les plus mobilisés, ont déjà perdu quatre jours de salaire. Vendredi, les syndicats les avaient donc dispensés de débrayage. C'est à partir de samedi que le gros de la mobilisation est attendu. Un jour traditionnel d'affluence dans les 26 Ikea de France.
Vendredi, en revanche, il n'y avait pas foule à Ikea Paris-Nord-2. Le magasin a été pilote en France pour tester le système des caisses automatiques. Un employé est posté devant l'une d'elles, disposé à aider les clients. «Il y a beaucoup de pertes liées aux vols mais la direction nous dit qu'elle y gagne toujours», relate-t-il en haussant les épaules. Ici, on déplore la baisse des effectifs du magasin, passés de 558 à 492 personnes entre 2007 et 2009. Une chute de 12% alors que, dans le même temps, le chiffre d'affaires ne baissait que de 6%. «Normalement, l'hiver on prend un ou deux CDD pour vendre les sapi