Alors que les ministres des Finances de la zone euro se réunissent ce soir, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a admis samedi qu'ils avaient commis une «erreur de négligence moyennement grave» en ne s'étant pas occupé suffisamment de la situation financière de la Grèce. L'Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro, «va se pencher à l'avenir beaucoup plus intensivement et sévèrement sur la compétitivité des pays», a prévenu le Luxembourgeois.
Professeur à l’Ecole d’économie de Paris et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pierre-Cyrille Hautcoeur détaille les pistes possibles de réforme de la gouvernance économique européenne.
En quoi la crise grecque met-elle la question de la gouvernance économique au cœur de l’agenda européen ?
L’Europe a créé la zone euro sans gouvernement économique. Or cette unité monétaire requiert, particulièrement en période de crise, une unité de politique économique. Faisant partie de la zone euro, la Grèce ne peut plus jouer la dévaluation qui, autrefois, lui aurait permis de gagner de la compétitivité et d’effacer une partie de sa dette grâce à l’inflation. La crise grecque nous montre qu’il faut inventer d’autres moyens de s’en sortir…
Sauf à adopter des plans d’austérité budgétaire. Ce que promet de faire la Grèce…
Certes, la Grèce peut s’en sortir seule. Mais si la solution privilégiée par l’Europe se résume à lui imposer une politique budgétaire drastique, il faudra attendre longtemps avant que la Grèce ne renoue avec la croissance. Et si on laisse seuls tous les pays frappés par la spéculation en cours, c’est toute l’Europe qui va connaître une rechute é