Après la déroute de Japan Airlines (JAL), première compagnie aérienne japonaise conduite à la faillite mi-janvier, et les déboires du numéro 1 Toyota, forcé de rappeler 8,4 millions de voitures, une autre (mauvaise) nouvelle, passée inaperçue celle-là, donne ces jours-ci quelques sueurs froides dans l’archipel. Il y a quinze jours, le ministère du Territoire, à Tokyo, a annoncé les pires chiffres du logement depuis… 1945.
Le secteur n’est pas en panne. C’est pire : il s’écroule. Les yakusa (la mafia), jongleurs dans l’immobilier, quêtent dans l’urgence d’autres débouchés. En 2009, le Japon a construit 788 410 maisons, résidences et mansions (immeubles d’appartements), soit une baisse de presque 30% par rapport à 2008. Chute des crédits, du prix des terrains et du mètre carré, assèchement des ventes, gel des investissements… : l’immobilier nippon est en train d’entraîner l’économie du pays dans un cauchemar qu’il connaît par cœur : la déflation.
A Tokyo, le gouvernement attribue cette dégringolade aux «mauvais chiffres de l'emploi» - 470 000 chômeurs en plus en un an au Japon - et à une «croissance anémique». Après une année 2009 très difficile (une récession de - 5,3%), une petite embellie est annoncée en 2010 (+ 1,8%, selon l'OCDE). Pour autant, la consommation ne repart pas. «L'un des défis actuels du Japon est, à nouveau, de faire reculer la déflation. Le gouvernement Hatoyama cherche par tous les moyens à stimuler la consommation. Pour l'heure en vain