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Libération

Dans l’Indre, la Scop Martin soigne le social

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publié le 16 février 2010 à 0h00

D'entrée, Laurent Charvoz, le patron de la Scop (Société coopérative de production) Martin clarifie les choses : «C'est une Scop, d'accord, mais nous la gérons comme une société anonyme. Nous ne sommes pas des babas cool nostalgiques du communisme.» Ces précisions faites, il nuance : «Ça ne nous empêche pas d'avoir une vraie politique sociale. Chez nous, les salariés donnent plus qu'ailleurs, mais reçoivent aussi davantage. Le taux de salariés au Smic est, par exemple, largement en dessous de la moyenne du secteur.» Traduction en chiffres : en 2008, cette entreprise spécialisée dans le bâtiment a dégagé un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros ; les salariés - 75 en CDI dont 62 sont actionnaires et une vingtaine d'intérimaires - ont, pour la plupart, perçu jusqu'à 18 mois de salaire. «Un peu moins cette année à cause de la crise. Le chiffre d'affaires est retombé à 12 millions. Quand l'entreprise va, tout le monde en profite. J'ai peu de turnover, c'est un signe important dans notre activité. Mieux, quatre salariés pourraient faire valoir leurs droits à la retraite et ils prolongent.»

Créée il y a cent cinquante-neuf ans, l'entreprise dirigée par la famille Martin est contrainte de changer de statut en 1979. «A la mort de Monsieur Martin, le passif était lourd. Pour sauver l'entreprise, mes prédécesseurs étaient obligés de passer en Scop.» Les salariés ont épongé les dettes. Rebelote dans les années 90 : un mauvais exercice et chacun do