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Libération

A Donges, les salariés de Total en grève pour «sortir du flou»

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Social . Le soutien au site menacé de Dunkerque se répand dans l’Ouest.
publié le 18 février 2010 à 0h00

Al’entrée est de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), pour la relève de l’équipe du matin, on se compte : 95% de grévistes en soutien aux salariés de la raffinerie de Dunkerque que Total veut fermer. Même si un service minimum est assuré, aucune goutte de pétrole brut n’entre, aucun litre de carburant ne sort. Les stations-service de l’Ouest ne sont donc plus livrées. Ralentie, la production n’alimente que les cuves du site, jusqu’à ce qu’elles soient pleines, soit dans quelques jours si le mouvement se poursuit. Un peu une veillée d’armes.

Cette préfiguration d'un mouvement plus dur «permet aux syndicats de prendre la température des troupes, et à la direction de jauger l'impact de leurs décisions et de la mobilisation», dit Eric, salarié à la maintenance, non syndiqué. Hier, les six raffineries Total étaient touchées par une grève suivie par près de 80% du personnel.

«A un tournant». A Donges, les équipes sont réduites et les heures de grève effective réparties entre elles, «pour que les dégâts sur la paye soient équitables». Dans les conflits antérieurs, les techniciens en 3x8 étaient les premiers mobilisés, mais cette fois, les équipes de jour sont aussi partantes. Un signe. «Quelques heures de grève ne serviront à rien. Là, c'est particulier. L'emploi n'avait été attaqué que dans les années 80, après le deuxième choc pétrolier. Cette fois, on est à un tournant. La surcapacité de raffinage mondial, on n'y croit pas. Il y aurait