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Libération

Aujourd’hui la crise ? Pas à la BNP

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La première banque française a engrangé 5,8 milliards d’euros de profits en 2009. Deux fois mieux qu’en 2008.
publié le 18 février 2010 à 0h00

Une crise, quelle crise ? Hier au siège de la rue d'Antin, le top management de BNP Paribas avait du mal à contenir son plaisir. La première banque française a cartonné en 2009 : 5,8 milliards d'euros de profits. Deux fois plus qu'en 2008, annus horibilis il est vrai. Conscient que l'insolente santé du groupe pourrait raviver l'animosité de l'opinion publique vis-à-vis de maisons tenues pour responsables du marasme actuel, son directeur général, Baudouin Prot, a commenté sobrement : «Les effets les plus marqués de la crise sont derrière nous.» Euphémisme : n'était la hausse du coût de ses risques (8,4 milliards d'euros), BNP Paribas aurait dégagé un profit supérieur de 60% à celui acté fin 2007, année faste pour la finance…

D'où viennent ces profits mirobolants ?

On vous le donne en mille : les salles de marché et du conseil en financements structurés pour une large part. Un an après avoir déclenché par le truchement des subprimes une crise «centennale», dixit un dirigeant de la banque, les opérateurs de marché ont donc bien repris le business as usual. Les activités de Corporate and Investment Banking (la banque d'investissements) de BNP Paribas expliquent ainsi près de la moitié du résultat net de la banque avant impôt (4,4 milliards sur 9,3 milliards d'euros)… Néanmoins, BNP Paribas se drape dans sa vertu : «Les activités de marché n'ont pas un objet spéculatif», assure Baudouin Prot. «Le tra