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Libération

Une pieuvre fortifiée par la crise

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L’influente banque, débarrassée de sa rivale, a été renflouée par le contribuable.
publié le 20 février 2010 à 0h00

«La première chose que vous devez savoir sur la banque Goldman Sachs, c'est qu'elle est partout.» Voilà comment débute le journaliste de Rolling Stone, Marc Taibbi, dans un article sur le «pouvoir tentaculaire» de la plus puissante banque d'investissement au monde. «En fait, écrit-il, l'histoire de la récente crise financière, qui est aussi l'histoire de la chute de l'empire américain soudainement mis à sec par des escrocs, se lit comme un Who's Who des lauréats de Goldman Sachs.»

Consanguinité. La liste des «anciens de la maison» qui frayent dans les allées du pouvoir depuis Bush est en effet à rallonge. Chacun d'entre eux jouant de son influence sur les plans de sauvetage de l'économie afin de préserver les fleurons de Wall Street. A commencer par Henry Paulson, ex-président de la banque devenu secrétaire au Trésor sous Bush (lire page 4). Ou encore Mark Patterson, lobbyiste de Goldman Sachs devenu chef de cabinet de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor de Barack Obama.

Cette consanguinité avec l’administration lui vaut le surnom de «Gouvernement Sachs». Ses performances record en pleine récession n’étonnent plus. La banque a multiplié par six son bénéfice net l’an dernier, soit 13,3 milliards de dollars en 2009. Les relais des «Goldman boys» avec le pouvoir en place payent. Pour combien de temps ? Avant d’être au cœur du scandale grec (lire ci-dessus), la banque a contribué à la bulle spéculative de