C’est une usine qui n’a rien d’obsolète, direction et syndicats tombent d’accord là-dessus. La raffinerie des Flandres, près de Dunkerque, est la plus jeune du groupe Total en France. Celui-ci y a investi 163 millions d’euros entre 2007 et 2010, dont la moitié sur la sécurité. Avant son arrêt en septembre pour cause de surplus, elle transformait 6,7 millions de tonnes de pétrole brut par an, en essence, gazole, fioul, gaz, et agrocarburants. Et même du kérosène pour les aéroports de Lille, Ostende, et Zurich. Selon Total, la raffinerie des Flandres approvisionne 8 % du marché français, le Nord, et une partie de l’est de la France. Elle alimente aussi l’Europe du Nord, l’Afrique, et les Etats-Unis.
Sa faiblesse ? Elle produit plus d'essence que de diesel. Or, depuis 2006, la consommation d'essence a baissé de 25 %. Pas un problème, selon les syndicats, «avec moins d'1 % des 8 milliards de bénéfices de cette année, on pourrait orienter l'outil vers le diesel, faire vivre les entreprises, et maintenir nos emplois», rétorque Benjamin Tange, délégué CGT à Dunkerque. Plus d'un millier d'emplois sont en jeu, selon les élus locaux.
Fuiter. Total est le plus gros acteur du port autonome de Dunkerque, avec 10 % du trafic. L'usine emploie 380 salariés, et 400 sous-traitants, mais il faut ajouter tous les emplois induits, du boulanger au chauffeur de taxi. Or, la ville est passée, ces six derniers mois, de 9,5 à 12,5 % de chômeurs. Fin janvier, Total avait laissé