INTOX
Il n'en finit pas de sauver l'industrie française. Christian Estrosi, étendard du volontarisme politique, est un homme qui n'a pas peur des mots. Voilà un ministre (de l'Industrie) qui prétend tordre le bras à Renault sur les délocalisations (Désintox du 9 février), qui au sortir d'un récent entretien avec le patron de Total, déclarait : «Le temps où les ministres couraient à la télévision pour agiter leurs grands mouchoirs à chaque annonce de licenciement […] est révolu. Au chœur des pleureuses nous avons substitué le chœur des combattants.» Le 2 février, lors de ses vœux à la presse, Estrosi avait le verbe moins lyrique mais tout aussi enclin à l'autosatisfaction. Au sujet du sous-traitant automobile châtelleraudais New Fabris, qui a mis la clé sous la porte après un long conflit social, il déclarait : «Nous avons signé pour l'installation d'une papeterie qui est en train de créer 240 postes de salariés dont un grand nombre, grâce au contrat de transition professionnelle, d'anciens salariés de New Fabris sont en train d'être reclassés dans cette papeterie.» [sic]
DESINTOX
Ne nous arrêtons pas sur la syntaxe du ministre. En revanche, face à son optimisme, il est bon d'opposer les faits. Les 366 salariés de New Fabris ont bel et bien été licenciés et leur usine fermée au 31 juillet 2009. L'Etat a