«Ils s'en sont bien sortis, les cochons». Telle était hier la réaction, mi-admirative, mi-acerbe, d'un important industriel français, à l'annonce qu'EADS avait gagné son bras de fer avec les gouvernements de sept pays clients sur le financement du surcoût de son Airbus A400M. Les cochons, ce sont donc Thomas Enders et Louis Gallois, les patrons d'Airbus et de sa maison mère, EADS, qui, depuis début janvier, orchestrent une opération de com sans précédent pour sortir du bourbier leur programme d'avion de transport militaire européen. Allant jusqu'à menacer les Etats, le 12 janvier, de stopper les chaînes de fabrication, si ceux-ci ne remettaient pas au pot. Opération payante.
Le deal n’a pas encore été formellement signé, mais un «accord de principe», selon les ministres de la Défense espagnol et français, a été conclu ces derniers jours par le constructeur aéronautique et les Etats-clients, aux termes duquel les 7,6 milliards d’euros de dépassements du programme seront grosso modo partagés entre les deux parties. Grosso modo, car l’industriel aura un poil plus à payer (4,1 milliards - dont 2,4 déjà provisionnés - contre 3,5 milliards pour les pays-clients), mais ce n’est que justice car il a mis beaucoup de temps à comprendre que son petit bijou technologique sortait des clous et à s’alarmer de la situation.
Exigences. L'A400M c'est quoi ? Un avion de transport militaire européen censé remplacer les vieux C160 Transall et C130 Hercules, en service da