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Crise : retour de flamme sociale

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L’annonce prématurée d’une sortie de crise par Nicolas Sarkozy aggrave les tensions dans le monde du travail et pourrait peser sur le scrutin régional.
Un agence Pôle emploi, en février 2009 à Dijon. (© AFP Jeff Pachoud)
publié le 26 février 2010 à 0h00
(mis à jour le 26 février 2010 à 7h50)

Le boomerang social risque d’être politiquement douloureux. A trois semaines du scrutin régional, les tensions qui agitent le monde du travail devraient fortement peser sur le vote des Français. Et ce, avec d’autant plus de poids que le gouvernement comme l’Elysée ont suscité auprès des salariés des espoirs qui se révèlent aujourd’hui impossibles à satisfaire.

Dernière «promesse» en date cruellement démentie par la réalité : celle faite le 25 janvier par Nicolas Sarkozy - devant 8,6 millions de téléspectateurs - que les Français verraient «le chômage reculer dans les semaines et les mois qui viennent». Publiés jeudi, les chiffres ont depuis révélé… une hausse des demandeurs d'emploi en janvier. Suprême humiliation : les statistiques de décembre, dont Sarkozy avait eu connaissance avant son intervention mais qui n'ont été dévoilées que deux jours plus tard, prévoyait bien une baisse de 18 700 chômeurs… mais ils ont été révisés depuis et transformés en une légère hausse (+ 500 demandeurs d'emploi).

Musique. Au-delà des déclarations hasardeuses du Président, la petite musique entonnée depuis plusieurs semaines par le gouvernement sur «la sortie de crise» joue fortement sur le climat social. «Le discours optimiste sur l'économie est assez mal vécu sur le terrain par ceux qui continuent à souffrir, estime l'économiste Jacques Freyssinet, professeur émérite à l'université Paris-I. Parallèlement, les salariés non touchés par les licenciements es