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Agriculteurs, le temps des vaches maigres

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Alors que le Salon de l’agriculture s’ouvre à Paris, les paysans vivent une crise aiguë sur fond d’effondrement des cours.
A sow feeds her piglets on the eve of the public opening of the 46th Paris International Farm Show February 20, 2009. The farm show will run from February 21 to March 1. REUTERS/Regis Duvignau (FRANCE) (REUTERS)
publié le 27 février 2010 à 0h00

La «revanche de l'agriculture» titrait Libération à l'ouverture du Salon 2008 - édition qui devait rester célèbre par son «Casse-toi, pauv' con !» La flambée des céréales avait boosté le revenu agricole moyen, qui avait gagné 17% en moyenne. Cette année, c'est retour de boomerang et déprime générale. «Le retournement de 2008 a été brutal et la situation a encore empiré en 2009», résume le ministère de l'Agriculture. Une baisse moyenne du revenu de 34%, qui atteint 53% pour les fruitiers ou 54% pour les éleveurs laitiers. «Une crise sans précédent», répète Bruno Le Maire, ministre depuis juin, qui inaugure samedi son premier salon, en compagnie du nouveau commissaire à l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos. En cause, «la baisse généralisée des prix agricoles», analyse le ministère. Des prix mondiaux qui font du yo-yo et fragilisent les agriculteurs. La faute à la météo, aux récoltes fluctuantes et à la loi du marché ? Petite revue des suspects.

La faute à la mondialisation

C'est une sorte de coupable à la fois idéal et vaguement invisible. Le marché mondialisé et ses alliés spéculateurs feraient valser les cours sans se soucier des paysans, ni des conditions de production. Ce qui est sûr, c'est que les pays émergents ont perturbé l'équilibre mondial. «En quelques années, la Chine est devenue un importateur agricole majeur. Et, vu l'ampleur de son marché, la moindre décision de politique intérieure peut faire f