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Chaffoteaux à l’heure de la photo?finish

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Après avoir posé nus dans un calendrier pour financer leur mouvement, les ouvriers se divisent sur la question des primes de départ.
Trois employés de Chaffoteaux, à Ploufragan, posent nus le 18 septembre, pour lutter contre le plan social. (AFP)
publié le 2 mars 2010 à 0h00

Ils ont rendez-vous à 10 heures ce matin à l'intérieur de leur ancienne usine, à Ploufragan (Côtes-d'Armor). Les 206 salariés licenciés du fabricant de chaudières Chaffoteaux vont se voir remettre deux chèques. Le premier, de 230 euros, est le fruit d'aides versées par plusieurs collectivités locales et des recettes de la vente des calendriers où plusieurs salariés avaient accepté de poser nus (Libération du 22 août). Le second, que toucheront 90% des licenciés, est plus important : il est versé à ceux qui se sont engagés à ne pas poursuivre la boîte aux prud'hommes.

Ce moment marquera sans doute la fin, douloureuse, d'une mobilisation inédite. Il ne reste aujourd'hui sur l'ancien site breton qu'une quarantaine de salariés affectés à la recherche et au développement. Au cours des six derniers mois, les Chaffoteaux ont presque tout tenté. Ils ont enregistré une chanson où ils entonnent : «Ils ont vidé notre usine, c'est la révolte qui nous anime.» Puis un photographe de la région les a immortalisés sur des cartes postales, un DVD et sur un calendrier où quinze hommes de l'usine posent nus, à peine cachés par des cartons d'emballage de chaudières. Sous chaque photo, une phrase. «Et maintenant que vais-je faire ?» demande Xavier, trente-deux ans de boîte. «Mon patron m'habille mini», ironise Joël, trente années d'ancienneté. Vendu 7 euros, le calendrier a permis de financer des soirées de soutien, des déplacements à Paris. «On l'a d'abord