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Libération
Reportage

Arc International : les cristaux liquident

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A Arques, 5 000 salariés perdus en cinq ans.
publié le 4 mars 2010 à 0h00

Ça s'est passé sans bruit. Plus de 5 000 emplois perdus, dans une seule usine. Arc International, à Arques (Pas-de-Calais), «leader mondial des arts de la table», qui a embauché «une personne par jour» jusque dans les années 90, vient de passer de 12 000 salariés à 6 900 en cinq ans, partis en préretraites et en départs volontaires. Pendant qu'elle fermait des fours à Arques, la société a créé 2 400 emplois en Chine et dans les Emirats arabes unis. Le site d'Arques compte encore, selon la direction, un «sureffectif» de 400 personnes. A FO, calculette à la main, on estime que plus de 1 200 emplois sont menacés. Les délégués craignent, pour la première fois dans l'histoire du site, des licenciements secs. La direction reste muette sur le sujet. Une intersyndicale, cadres compris (1), lance un appel à la grève pour le 9 mars. Si elle est suivie, ce serait, dans cette usine célèbre pour sa docilité, une première depuis 1936. «Vous êtes couverts par le droit de grève. Prévenez votre hiérarchie et mettez en sécurité votre machine», dit, prudent, le tract.

«Taxe». Seule grosse usine dans ce secteur agricole, la «cristallerie», comme on dit encore même si elle a cessé de fabriquer des verres en cristal, découvre qu'elle est fragile. La faute à qui ? Selon la direction, la parité euro-dollar défavorable, le coût du transport et la nécessité de fabriquer «selon les goûts des clients» obligent à se rapprocher des marchés chinois et mo