La Poste peut aller se rhabiller. La cour d'appel de Toulouse vient d'arrêter que, contrairement à ce qu'elle prétendait, les frais d'entretien des tenues de ses facteurs lui incombent bien. Et elle condamne le distributeur de courrier à payer un rappel de 5 euros par semaine sur cinq ans à chacune des douze factrices plaignantes. Le cégétiste albigeois Thomas Barba, qui était déjà le conseil de ces factrices aux prud'hommes en 2008, a vite fait son calcul : si les 100 000 facteurs de France demandent à bénéficier du même rappel, il en coûterait 115 millions d'euros à leur employeur. Lequel aurait, en outre, à intégrer désormais dans ses comptes 23 millions d'euros annuels de frais de nettoyage. «Mais ce n'est pas acquis, tempère le syndicaliste bretteur des barreaux sociaux. Encore faut-il que chaque facteur ou leurs syndicats en fasse la demande.»
Habillage. Thomas Barba boit du petit-lait. Sa victoire en appel, il la doit d'abord à une petite défaite aux prud'hommes. En effet, en 2005, l'idée le traverse que le temps d'habillage et de déshabillage des salariés du courrier devrait être payé ou décompté de leur temps de travail. La jurisprudence était alors du côté de l'avocat et, défendant douze factrices à cheval sur la montre et le bulletin de salaire, il l'emporte le 15 janvier 2008 devant les prud'hommes d'Albi (Tarn).
Accessoirement, il demandait aussi que les frais d’entretien de ces tenues soient à la charge de l’employeur. Si le con