Très très mauvaise ambiance. C'est dans un climat franchement délétère que Georges Papandréou, le Premier ministre grec, a rencontré vendredi à Berlin Angela Merkel. Malgré les mots apaisants de la chancelière, déclarant «se réjouir de la venue de Papandréou», l'opinion publique allemande, emmenée par la presse populaire et notamment le très puissant quotidien Bild, ne veut pas entendre parler d'une quelconque solidarité financière avec la Grèce.
Alors que la grève générale paralysait vendredi tout son pays, Georges Papandréou avait pris les devants en déclarant dans la presse que «nous n'avons pas demandé au contribuable allemand de nous payer nos vacances et nos retraites». Et d'enfoncer le clou : «Les Grecs n'ont pas la corruption dans les gènes, tout comme les Allemands n'ont pas le nazisme dans les leurs.» Réplique immédiate, vendredi matin, du ministre allemand de l'Economie : «Monsieur Papandréou a dit qu'il ne voulait pas un centime, le gouvernement ne donnera pas un centime.» Et vlan ! Vendredi soir, après une petite heure d'entretien, les deux chefs d'Etat ont donc, lors d'une conférence de presse commune, été obligés d'évoquer longuement l'amitié entre leurs deux pays, et notamment les milliers de touristes allemands se rendant en Grèce chaque année. Mais pour ce qui est des gros sous, Angela Merkel a estimé qu'Athènes n'avait actuellement pas besoin d'aide financière et que la stabilité de la zone euro était «assuré