Simple changement de méthode ou vrai changement de cap ? Les déclarations de Nicolas Sarkozy à l'issue de sa visite au Salon de l'agriculture samedi matin ont semé le trouble chez les écologistes. Après avoir confirmé un renforcement des aides d'urgence, le Président a annoncé un «changement de méthode dans la mise en œuvre de mesures environnementales en agriculture». Les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture doivent désormais travailler main dans la main et analyser ensemble les impacts et les bénéfices de toute nouvelle mesure environnementale. Un premier groupe de travail doit se réunir cette semaine.
Après avoir souvent arbitré en faveur de Jean-Louis Borloo, notamment sur les OGM, le chef de l'Etat réoriente ainsi clairement la balance vers Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, qui réclamait depuis plusieurs semaines de pouvoir reprendre la main sur les questions écologiques touchant à son secteur. Certes, le Président a assuré qu'il «ne renoncerait pas à l'ambition de mettre la France au premier rang des pays qui construiront une agriculture durable». Certes, tout ceci doit se faire «dans le respect du Grenelle de l'environnement». Mais cette «nouvelle méthode» n'en est pas moins un gage donné à une partie du monde agricole inquiète du coût des mesures vertes. Opportun à une semaine des régionales, alors que la popularité du chef de l'Etat auprès des agriculteurs, même si elle reste supérieure à la moyenne, a perdu 9 point