«George, qu’ont-ils fait ?» Le monde du café n’est pas qu’un univers de beaux gosses cathodiques, c’est aussi une affaire de gros sous. Depuis près de vingt-cinq ans, le suisse Nestlé règne en maître sur le marché du bobo chic, amateur d’expresso grâce à sa machine Nespresso et ses capsules en alu. Un empire : 1,8 milliard de chiffres d’affaires en 2009, 7 millions de membres du Club (1 million d’arrivants sur la seule année 2009) et une croissance de 30% depuis 2000.
Mais voilà quelques jours que la planète café s’affole. Jean-Paul Gaillard, ex-patron de Nespresso, a sifflé la fin de la récré, vendredi, en annonçant qu’il commercialiserait en mai des capsules «nespresso-compatibles» chez Casino, 20% moins chères que celles du géant suisse de l’agroalimentaire, vendues 35 centimes. Et biodégradables (les Nespresso ne sont que recyclables).
Et ce, alors que Nespresso revendique 1 700 brevets déposés «qui protègent la capsule et la technologie d'extraction» du café, assure Arnaud Deschamps, directeur général de la filiale en France, premier marché de la marque. «Certains brevets tombent dans le domaine public en 2012, d'autres en 2020, ou en 2030», poursuit-il. Nestlé est sans cesse en quête d'innovations pour pérenniser son monopole. Mais voilà, comme dans l'industrie pharmaceutique, certains sont passés maîtres dans l'art du contournement. Gaillard a dirigé Nespresso de 1988 à 1997. Il a quitté le groupe alors qu'il venait d'être promu à la division crèmes gl