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Libération

Crise pour la Grèce, catharsis pour l’Europe

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publié le 9 mars 2010 à 0h00

La crise grecque a révélé de façon éclatante l’absence de mécanismes de mutualisation des risques macroéconomiques majeurs au sein de l’Union européenne. Une telle mutualisation qui passerait, par exemple, par des garanties mutuelles des dettes souveraines entre Etats est même formellement exclue par l’article 125 du traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l’Union européenne. Avant l’union monétaire, la résolution de ce type de crises se faisait par le biais de larges dévaluations des monnaies dans les pays les plus affectés. L’ajustement des changes jouait, en partie, un rôle de mutualisation des risques. Avec l’union monétaire, un tel ajustement par les changes devient impossible et le risque est alors celui d’un défaut souverain.

Or l’histoire des crises a montré que les conséquences d’une crise de la dette souveraine sont autrement plus sévères que celles d’une crise de change ou même d’une crise bancaire systémique. La croissance peut aisément rester déprimée pendant dix ans - songer à la décennie perdue de l’Amérique latine - et les surcoûts d’intérêts sur les emprunts futurs peuvent persister plus longtemps encore. C’est précisément parce qu’ils peuvent entraîner un ajustement de la pire espèce que l’union économique et monétaire a besoin de mécanismes de mutualisation des grands risques macroéconomiques.

Comment faire ? Tout d’abord il ne sert strictement plus à rien aujourd’hui de se lamenter sur les dissimulations fiscales de la Grèce. Il s’agit d’être prospectif