C'est finalement un cortège au pas de course qui a traversé Athènes, hier, lors de la troisième manifestation organisée par les grandes centrales syndicales pour protester contre le plan d'austérité du gouvernement socialiste. Au départ, l'ambiance semblait pourtant bon enfant sur le Champs-de-Mars où, en fin de la matinée, convergeait une foule débonnaire, lunettes noires et café frappé de rigueur. Sur le podium, les haut-parleurs scandaient : «Athènes, Lisbonne, Madrid : même combat !» Les ouvriers arboraient des casquettes aux couleurs de leur syndicat. Des jeunes s'étaient déguisés en cochons, évoquant les «Piigs», l'appellation peu flatteuse qui stigmatise ces pays européens - Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne (Spain) -, accusés de mauvaise gestion. Pour tous, le credo était le même : exprimer une angoisse diffuse face à des réformes qui vont essentiellement toucher les classes moyennes et populaires, épargnant les «puissants» : «Les banques qu'on a sauvées de la crise en leur prêtant de l'argent, les supermarchés et les commerçants qui augmentent sans cesse leurs prix et nos hommes politiques qui sont les vrais responsables de la mauvaise gestion des fonds publics», accuse Seraphim sous la banderole de la compagnie de bus. Celle-ci était en grève hier, comme la plupart des services publics et une partie des entreprises privées.
Dans l’ensemble, la grève nationale a été plutôt bien suivie. Tous en avaient conscience : c’était l’ampleu